Agri-Sentinelles : un site web pour aider à prévenir le suicide

Lancé l’an dernier, le réseau Agri-Sentinelles prend une nouvelle dimension en proposant des outils concrets aux TC et, plus globalement, à tous les conseillers des agriculteurs. Chacun peut devenir sentinelle et apporter ainsi sa pierre pour lutter contre le fléau du suicide en apprenant à identifier les signaux faibles de détresse, préludes à un éventuel passage à l’acte.

Mobiliser 10 % de la population technique et commercial

« Il ne s’agit pas de former un réseau d’assistance sociale, mais d’essayer modestement d’améliorer la détection de ces signaux faibles », explique Stéphane Devillers, juriste chez Allice qui assure le pilotage du réseau.

Conduit par Coop de France avec un financement Casdar, Agri-Sentinelles est piloté de manière opérationnelle par les instituts techniques Idele et Ifip. « Nous avons tous l’ambition de participer à un effort collectif en valorisant le maillage autour des agriculteurs », résume Étienne Gangneron, de la FNSEA, qui poursuit : « Si nous pouvions mobiliser au moins 10 % de toute la population technique et commerciale, TC, vétérinaires, inséminateurs, conseillers et voisins, alors ce serait déjà énorme. »

Trois grands axes : repérer, alerter, agir

Le site internet, en accès libre, concentre l’ensemble des informations utiles et peut se consulter sur les portables. Il s’organise autour des trois grands axes de la prévention : repérer, alerter, agir.

Les formations pour apprendre à repérer, savoir quoi dire, adopter une écoute active et se protéger soi-même sont présentées par territoire. « Nous comptons sur la communauté des utilisateurs pour l’étoffer », précise Elsa Delanoue, de l’Idele. Une fois le dialogue établit, il faut diriger l’agriculteur vers des professionnels : 270 d’entre eux sont ainsi également listés sur le site (MSA, chambres d’agriculture, associations, Solidarité paysans…).

Marche à suivre pour un TC motivé

Si un TC se sent motivé par ce sujet grave, Delphine Neumeister, de l’Idele, lui conseille en premier lieu de se manifester auprès de son employeur puis auprès du réseau Agri-Sentinelles et, ensuite, de se former afin d’orienter le mieux la personne en détresse.

« On ne sauvera pas tout le monde et personne n’est obligé de s’engager, mais face à ce fléau poisseux, nous pouvons mobiliser l’intelligence du cœur », résume Stéphane Devillers.